Aimer a peine et aimer ses peines, étrange et cruelle obligation qu’elle s’inflige. Chaque jour ensoleillé elle se confine dans sa nuit et se détruit toujours plus brutalement. Certain soir il ne s’agit plus d’une simple vague à l’âme qui l’affecte, mais d’une tempête déchaînée des mers insensées de son esprit. C’est dans une quête affolée que parfois elle s’égare, mais lorsque qu’entre deux obscurs vertiges, la lueur d’une libération naît, une force infernale entraîne sa fuite a contre sens.

La Peur dicte chacun de ses pas. La Peur est son cauchemar tyrannique, et pourtant son plus fidèle ange gardien. La Peur d’aimer prévient des souffrances probables, celle de s’attacher des déceptions inévitables, celle de s’émerveiller des désillusions certaines… Plutôt que d’affronter à mains nues ce démon terrible, elle choisie de s’enfouir dans une sphère où rien ni personne ne pourra la frôler.

Echapper ainsi aux tumultes quotidiennes en peignant de couleurs odieuses la toile de son cœur. Les pinceaux s’emmêlent, et elle n’a d’autres choix que de barbouiller encore et encore ce corps qui n’est plus qu’une nature morte.

Ne reste plus qu’un semblant d’existence dans son tourment. Les barreaux de sa cage paraissent infranchissables, et pourtant elle les forge avec acharnement chaque jour.

Elle qui se ronge du superficiel, pourquoi ne pas s’épuiser de la réalité ? Bien que peu tendre à ces heures, l’envers du décor est coulisse de plaisir. Il suffirait de cesser cette tragédie absurde et d’user de cette énergie pour déchirer le rideau noir.

Au première loge la Peur de vivre, faiblesse délicate, fragilité complexe.

Marie